Monthermé et son histoire

Phade

Le hameau de Phade est situé dans la vallée de la Semoy, à environ deux kilomètres à l’est de Monthermé en direction de Tournavaux. Jusqu’en 1834, Phade n’est qu’une zone boisée, dans un secteur sauvage, à la base de la forêt dite du Fay, en bordure de la Semoy.

    C’est au début du XIXe siècle, période faste de l’industrialisation, qu’Auguste Lagard, fils du maître des forges de Linchamps, apparemment en désaccord avec son père, décide de voler de ses propres ailes et de créer son entreprise. Il s’installe en bordure de Semoy, qui lui procure l’énergie nécessaire à la marche d’une turbine, et la forêt qui lui fournit le bois pour alimenter les fours. En 1850, l’établissement se composait d’un haut fourneau, d’une roue hydraulique qui actionnait un marteau et les souffleries des feux d’affinerie et du haut fourneau. Trois trains de laminoirs fabriquaient des tôles de différentes épaisseurs. L’expansion de l’usine amena des constructions de logements pour les ouvriers et leur famille, ainsi qu’une petite école et une chapelle. En 1932, l’usine est rachetée par Senelle-Maubeuge de Laval Dieu, et en 1969 elle cesse son activité. De nombreux habitants quittent le hameau, laissant à l’abandon leurs logements, qui deviennent des ruines qui sont démolies en 1975.

    L’année suivante, la Société Métallurgique des Ardennes rachète à la commune les restes des bâtiments industriels pour y installer un atelier de galvanisation à chaud.

MONTHERME

St. Léger

Saint-Remi de Laval Dieu

Eglise Saint-Léger, rive gauche, classée M.H.

Une première église fut érigée sans doute vers la fin du XIIe siècle. Puis saccagée en 1445 par les « Écorcheurs », genre de soldats-brigands à la solde d’Evrard de la Marck, seigneur de Rochefort, d’Agimont et d’Orchimont qui se venge pour récupérer une de ses terres usurpée par la famille de Bourgogne et dont l’un des cousins est comte de Rethel.

L’Église est reconstruite puis consacrée en 1452. Elle se compose d’une primitive partie romane, et quelques parties gothiques.

La cuve baptismale en pierre de Givet est de la fin du XIIe siècle. La chaire à prêcher, l’autel à baldaquin et le lutrin sont du XVIIIe. De très belles fresques du XVIe recouvrent une grande partie des murs:  Un Arbre de Jessé, la fuite en Egypte, un Trône de Grâce, un Christ triomphant, une  Pietà, Sainte Catherine, Saint Nicolas, Saint Léger…..

Église ouverte en juillet-août, les mardi, jeudi et samedi de 15 à 18h.

Eglise Saint-Rémi de Laval-Dieu, rive droite, inscrite à l'Inventaire des M.H.

Une première chapelle est construite à cet endroit en 867 à « la Bouche de Semoy », sur un espace de la rive droite de la Meuse nommé « La Rova », c'est-à-dire le lieu du « rov », lieu du chêne, lieu du culte païen que l’Église christianise par un monument chrétien.

L’Église de l'ancienne abbaye des chanoines Prémontrés fondée en 1128 remplace cette chapelle.  Aujourd’hui ne restent que les murs extérieurs du chœur ornés de bandes lombardes et la tour carrée s'élevant au-dessus de l'ancienne croisée du transept. L'église actuelle a été reconstruite en partie vers 1641, et la façade de style baroque flamand est datée 1699. A l'intérieur, stalles et boiseries du début du XVIIIe, buffet d'orgue 1771. Le jeune Méhul, pensionnaire à Laval-Dieu, de 1775 à 1779, bénéficia des leçons d'orgue et de composition musicale du chanoine allemand Guillaume Hanser.

Eglise et jardin ouverts en juillet-août, les mardi, jeudi et samedi de 15 à 18h.

Patrimoine social :

Monthermé peut se prévaloir d’un patrimoine religieux, fondateur de ce village avec l’Abbaye de Laval Dieu et une église paroissiale Saint Léger pour une population qui au cours des siècles ne cesse de grandir. Après la Révolution, l’église abbatiale de Laval Dieu devient aussi paroissiale.

Un autre patrimoine plus récent, celui-là social, voit le jour à la fin du XIXe siècle, avec l’expansion des différentes industries, forges et fonderies.

En 1890-1892, « La Ménagère » est la première société coopérative créée à Monthermé. Tous les clients sont actionnaires, et peuvent y trouver différents produits de consommations, lingerie, quincaillerie, vaisselle, tout ce qui est utile pour la vie courante. Plus tard cette société crée pour ses adhérents une « Caisse de solidarité en cas de décès » et puis une caisse de secours à l’intention des ouvriers malades, accidentés ou en chômage.

En 1898, le Conseil d’Administration de « La Ménagère » prend l’initiative de créer une boulangerie coopérative « La Ruche », dont les clients sont essentiellement les actionnaires. Puis elle participe activement à la fondation d’autres coopératives sœurs locales en 1909, « L’Aurore vinicole » pour la vente de vins, spiritueux et charbons, puis « La Fermière » pour la distribution du lait et la vente de légumes, oignons et pommes de terre.

Les premières difficultés viennent pendant les deux périodes de guerre qui brisent l’élan par un manque important d’approvisionnement. Les nouveaux recommencements après les guerres sont difficiles et annoncent petit à petit la fin de ce grand et noble système social. L’ouverture de grandes surfaces dès les années 1969 en périphérie de l’agglomération eut pour conséquence une nouvelle pratique d’achats des consommateurs qui, dotés de moyens de transports autonomes, donnent la préférence aux achats globalisés du samedi au supermarché et alors c’est le déclin de cette organisation sociale.

À noter enfin que sous l’impulsion de quelques penseurs socialistes, comme Jean-Baptiste Clément, lassés de mener une vie de misère, les ouvriers métallurgistes et les carriers de Monthermé s’organisent en syndicats pour défendre leurs droits. Ils créent la première « Bourse du Travail » du département qu’ils nomment « Maison du Peuple ». Celle-ci est inaugurée le 9 juin 1912. Les syndicats y tiennent leurs réunions, les chômeurs y viennent chercher du travail. Cette « Maison du Peuple » fait aussi office de centre culturel, bibliothèque et cinéma. Aujourd’hui, ce bâtiment est utilisé comme salle des fêtes. « La Ménagère » comme siège annexe de la Communauté de Communes « Vallées et Plateau d’Ardenne » et un bureau d’accueil pour la CPAM. « La Ruche » est louée à une boulangerie privée. Ces trois bâtiments sont propriété de la Commune de Monthermé.

 

Développement des activitées

Les Hauts-Buttés et les Woiries

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